Belonging

Bon, une autre semaine d’enseignement terminée, et comme d’habitude – et surtout parce que j’enseigne un cours sur la diversité culturelle – plein de questions qui restent avec moi, comme des traces. Jeudi, ma classe m’a confirmé ce que je savais déjà. En parlant des accommodements raisonnables – « scandale » créée par les médias il y a quatre ans – un étudiant me réplique le sorte de commentaire que je commence à m’habituer avec. « Nous, les québécois, il faut que nous soyons respectés, que nos valeurs soient suivis par eux. » En voulant amener la conversation encore plus loin, je le taquine un peu. « Nous, ça veut dire quoi exactement? Ma famille, on est ici depuis quatre générations, est-ce qu’on fait partie de « nous. » » Toute ma classe me dit non, certains à voix haute, d’autres avec le mouvement de leurs têtes, mais décidemment et certainement, et mon coeur, comme tant d’autres fois, fais boum.

C’est un peu comme l’entrevue qu’on a fait avec Katherine Riva, et son explication de pourquoi ma grandmère et mes oncles ne pourraient pas être considérés québécois. Même si ils ont travaillé toutes leurs vies – dans des fabriques, dans des restaurants, des emplois bien honnêtes et sujets aux beaux impôts québécois – le fait qu’ils n’ont pas maitrisé la langue française les exclue en permanence de la collectivité québécoise. Selon moi, il y a d’autres façons de contribuer à une société, et ce n’est pas tout le monde qui peut apprendre une langue rendu l’âge adulte. Et même si j’appuie la cause du français comme langue première au Québec – même jusq’au point de me sentir gênée de parler l’anglais en publique! – je ne vois pas comment ce mouvement devrait écraser les droits d’autres, surtout ceux qui n’auraient pas autant de temps libre à consacrer à l’apprentissage du français.